Alcuin : Théologien anglo-saxon (York, v. 735 — Tours, 804). Après des études à l'école d'York sous la direction d'un disciple de Bède, Aelbert (mort en 780), il devint à son tour maître de l'école (766) puis fut envoyé en mission sur le continent. Après sa rencontre avec Charlemagne à Parme en 781, il s'installa l'année suivante à la cour auprès du souverain, dont il devint le professeur et le conseiller. Précepteur des enfants de l'empereur, il dirigeait aussi l'école du palais d'Aix-la-Chapelle.
Alcuin fut l'un des principaux artisans de la renaissance carolingienne, il aida notamment Charlemagne à organiser l'enseignement en Occident. Il l'incita également à aller à Rome recevoir la couronne impériale et, à sa demande, prit position dans l'affaire de l'hérésie adoptianisme en rédigeant des traités contre Félix, évêque d'Urgel, et contre Elipand de Tolède.
Néanmoins, Alcuin resta en étroite relation avec ses compatriotes ; jouant le rôle d'intermédiaire entre le roi Offa de Mercie (757-796) et Charlemagne, il revint une première fois dans son pays en 786, accompagné de légats pontificaux avec qui il présida des conciles, puis en 790 et enfin en 792.
Charlemagne le nomma abbé de plusieurs monastères : Ferrières, Saint-Loup de Sens, Flavigny, Cormery, Saint-Josse et surtout Saint-Martin de Tours (796), où Alcuin s'installa définitivement en 801 tout en demeurant en correspondance avec l'empereur.
Alcuin a laissé une œuvre immense touchant des domaines aussi divers que la grammaire, la rhétorique, l'histoire, l'exégèse, l'hagiographie ( Vie de saint Riquier , Vie de saint Willibrord ), la poésie, la morale, la liturgie et la pédagogie. À la demande de Charlemagne, il révisa le texte de la Bible et cette nouvelle version, offerte à l'empereur pour l'anniversaire de son couronnement impérial (décembre 801), fut utilisée en Occident pendant des siècles.