LA RENAISSANCE VII

LES ARTS


L'art du Moyen Age avait été un art presque entièrement religieux. Le quinzième siècle, il est vrai, a laissé des édifices civils qui sont parmi les plus beaux monuments de l'époque flam-boyante, comme le palais de justice de Rouen par exemple. De grands personnages, laïcs et ecclésiastiques, se faisaient construire de belles résidences, comme la maison de Jacques Cœur à Bourges, et quand ils mouraient, on leur bâtissait de somptueux tombeaux.


La Renaissance a continué ces traditions. Toutefois, l'art religieux est alors passé au second plan. Les grands monuments de la Renaissance fran-çaise, ce sont les châteaux et les palais. L'esprit de l'époque, avec son amour passionné de la vie a recherché tout ce qui pouvait l'embellir - beaux châteaux, beaux jardins, vêtements d'or et d'argent comme ceux qu'aimait François 1er, tournois, fêtes. La hantise de la mort, héritée du Moyen Age finissant, n'était qu'une raison de plus de jouir de la vie présente. « Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie », consei1lait Ronsard.

L'art gothique était si admirablement adapté à la construction des églises que la Renaissance en a continué la tradition dans ses édifices religieux. Elle n'a pas bâti de ca-thédrales. Elle s'est contentée d'ordinaire d'ajouter ici une flèche, là un portail à ceux déjà existants. Les chapelles des châteaux sont des constructions moins ambitieuses et plus élégantes que les anciennes églises et cathédrales.

Entrée de Charles VIII à Naples


Château d’Amboise

La Renaissance vit paraître un type nouveau, celui de l’architecte, qui était en quelque sorte un humaniste spécialisé dans la construction des bâtiments. Il avait étudié les ouvrages des anciens, le traité De l'architecture de Vi-truve, ceux de Serlio chez les modernes. Comme les autres artistes, Français ou Italiens, il était au service du roi et des grands, mais il jouissait au-près d'eux d'un grand prestige et d'une considération nouvelle. François 1er traitait familièrement Pierre Lescot, qu'il chargea de la cons-truction du nouveau Louvre.
Philibert Delorme, architecte du roi, dirigea les travaux de Fontainebleau, construisit le Palais des Tuileries, fut aussi l'architecte ordinaire de Diane de Poitiers, pour qui il travailla à Chenonceaux. Un autre, Jacques Androuet du Cerceau, auteur de la série de plans « les Plus Excellents Bastiments de France », fonda une lignée d'architectes. C'est son fils que Henri III chargea des travaux de construction du Pont-Neuf.

Louis XII


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