Christophe COLOMB :
Originaire de Gênes, où il est né en 1450 ou 1451, il participe aux explorations des Portugais sur les côtes de l'Afrique. Mais c'est au service de l'Espagne qu'il traverse l'Atlantique et découvre l'Amérique. À Lisbonne, Colomb se procure l'Imago Mundi de Pierre d'Ailly, célèbre digest du XVe siècle qui transmet la science de l'Antiquité. Il se pénètre des mesures proposées par Marin de Tyr et Ptolémée pour les dimensions de l'Eurasie. Abusé par les dimensions restreintes que la géographie attribuait à la Terre, il est persuadé de pouvoir atteindre l'Orient en traversant l'Océan. Il est aussi beaucoup influencé par les récits de Marco Polo sur le Grand Khan, le Catay (la Chine) et le Cipango (le Japon) « aux toits d'or ». Colomb est enfin très imprégné de la Bible, en particulier des livres prophétiques, dans lesquels son imagination se plaît à voir une annonce du Nouveau Monde.
Il propose son grand projet de traversée de l'Océan au roi Jean II de Portugal, qui le repousse (1484), ses arguments ayant été jugés trop peu « scientifiques ». Il se rend en 1485 en Espagne et prend rapidement contact avec la cour, qui réunit une docte assemblée à Salamanque. Dès que Colomb parle des « antipodes occidentales », on se moque de lui car il est alors impensable que puissent exister des êtres « antipodes » (opposés par les pieds). Le Génois sait parfaitement que cela est possible puisqu'il a vu des autochtones vivre en Afrique. Mais on préfère à son expérience l'autorité de saint Augustin. Après la reconquête de Grenade sur les Maures, Colomb obtient cependant satisfaction et signe (avril 1492), avec Ferdinand et Isabelle, les capitulations de Santa Fe lui accordant le titre d'amiral et de vice-roi sur toutes les îles et terres fermes qu'il pourrait découvrir. On lui donne aussi une lettre de créance pour le Grand Khan. Le Génois ne songe pas seulement à acquérir des richesses matérielles (épices et or) mais également à en utiliser tout le profit pour reconquérir Jérusalem.
La Pinta
Composée de trois navires (la Santa María, la Pinta et la Niña), l'expédition quitte Palos de Moguer, port d'Andalousie, le 3 août 1492. Le 12 octobre, l'expédition arrive en vue d'une terre, sans doute une île des Bahamas, puis touche Cuba et Haïti, baptisée Hispaniola. L'expédition repart en janvier 1493, et Colomb est accueilli triomphalement à son retour en Espagne. Il se fait confier une nouvelle expédition, forte de 17 navires. De 1493 à 1496, il découvre la Dominique, la Guadeloupe et poursuit l'exploration de Cuba. Au cours d'une troisième expédition, partie en 1498, Colomb découvre la Trinité et atteint pour la première fois la côte du continent américain (région de l'Orénoque). Accusé d'irrégularités financières, il est renvoyé en Espagne et privé du titre de vice-roi (1500). Il parvient cependant à réaliser une quatrième expédition (1502-1504), qui le conduit sur les côtes de l'actuel Honduras et à la Jamaïque. Revenu en Espagne sans avoir trouvé le passage vers l'ouest permettant d'atteindre les Indes, il meurt, déçu, mais non dans la misère, comme le prétend la légende.
La Nina
Lorsque, lors de son troisième voyage (1498-1500), Colomb atteint les bouches de l'Orénoque (fleuve d’Amérique du Sud), il déclare qu'il s'agit d'un « autre monde, inconnu des Anciens ». Dès lors, on est en droit de dire qu'il a moralement « découvert l'Amérique ». Néanmoins, le nouveau monde est appelé « Amérique », du nom d'Amerigo Vespucci, qui y entreprend quatre voyages de 1501 à 1504. C'est grâce à l'ouvrage imprimé du géographe Waldseemüller, paru à Saint-Dié en 1507, que les noms d'Amerigo et d'Amérique ont prévalu. Car le récit des voyages de Colomb (qui n'a donné son nom qu'à la « Colombie ») n'a pas été imprimé avant le XIXe siècle. Cependant, la postérité a finalement attribué à Colomb la découverte de ce nouveau continent. Ce jour, le 12 octobre, est un jour férié aux États-Unis (Columbus' Day) et dans plusieurs pays d'Amérique latine. Il était également célébré sous le nom de « jour de la Race » dans l'Espagne de Franco, qui y voyait le prélude à la création de l'Empire espagnol.
La Santa Maria