Les quelque trente années du règne de François 1er furent, pour la France au moins, les années les plus importantes de cette période si riche en nouveautés de tout genre. Les guerres d'Italie révélèrent aux Français les merveilles des villes italiennes. L'or d'Amérique arrivait par l'intermédiaire de l'Espagne. Les idées protestantes pénétraient dans le royaume. Le Polonais Copernic osait soutenir que le soleil était le centre de notre monde planétaire, et sa théorie héliocentrique, bouleversant la conception médiévale, posait de nouveaux problèmes d'ordre moral et religieux, comme le faisait d'ailleurs la découverte du continent américain, avec ses gens aux moeurs bizarres et aux valeurs morales qui n'étaient pas celles de la civilisation chrétienne d'Occident.

Jean Clouet, François 1er

Armure de Maximilien 1er
de Habsbourg (1459-1519)

Quelques-uns des contemporains de François 1er eurent le sentiment d'appartenir à un monde nouveau, et dans leur enthousiasme, ils refusèrent souvent de reconnaître ce qu'ils devaient à l'ancien. En réalité, leur époque paraît étrangement partagée entre ces deux mondes. Les cavaliers qui combattaient en Italie étaient encore couverts des pieds à la tête d'une armure de plate et ils employaient la longue lance ; les fantassins étaient armés tantôt de l'arquebuse moderne tantôt de l'arbalète médiévale.

Arquebusier

Gravure de sorcier

Grâce à l'imprimerie, les vieux romans chevaleresques ne furent jamais plus populaires que sous François 1er, au moment même où fleurissait l'humanisme, ni la croyance aux sorciers et magiciens plus répandue qu'au temps où les réformés prétendaient revenir à la pure doctrine chrétienne.

Les châteaux de la Loire eux-mêmes doivent bien plus qu'on ne le croit parfois à la tradition médiévale. C'est cette diversité qui fait l'intérêt de cette période si remarquable par sa vitalité, son énergie et sa passion, poussée souvent jusqu'au fanatisme.

Château de Plessis-Bourre