La Renaissance

Introduction


La rareté du numéraire avait jusqu'alors entravé le développement économique. Déjà au temps de Charles VII, Jacques Coeur avait si bien senti le besoin d'accroître la quantité de monnaie qu'il s'était efforcé d'exploiter des mines de métaux précieux dans la région de Lyon. Sauf quelques institutions comme la banque florentine, le crédit n'était pas suffisamment organisé pour suppléer à l'insuffisance du numéraire. L'or et l'argent d'Amérique stimulèrent donc beaucoup l'industrie et le commerce, surtout dans les pays maritimes de l'Europe.

Jacques Cœur

Le disque d'or du Temple du Soleil
est joué aux dés entre les soldats
espagnols (gravure du XIXe s.)

L'Espagne ne garda pas longtemps ses trésors mal acquis. Économiquement peu développée, faute d'une forte classe bourgeoise qui consacrât son activité à l’industrie, l'Espagne se vit obligée d'acheter beaucoup à l'étranger, d'autant plus que ses établissements d'Amérique augmentaient ses dépenses. Son or s'en alla bientôt en Italie, en France ou ailleurs.
Les marchands de Bordeaux, de Rouen, de Dieppe s'enrichirent. Le petit port breton de Saint-Malo connut alors une grande prospérité. C'est de là qu'au temps de François 1er partit Jacques_Cartier qui visita Terre-Neuve et le Canada, où il fonda Mont-Royal (Montréal) et dont il prit possession au nom du roi son maître. François 1er lui-même jugea utile de créer, à côté de la flotte dite du Levant - celle de la Méditerranée - une flotte du Ponant, c’est-à-dire de l'Atlantique ; et pour servir de base à cette flotte nouvelle, il fonda un port nouveau, appelé alors Le Havre de Grâce (maintenant Le Havre, ch.-l. d'arr. de la Seine-Maritime, sur la rive nord et à l'embouchure de la Seine, à 208 km de Paris).

Jacques Cartier

Premiers pas à Montréal


Presse à deux coups
Gravure du XVIe siècle

 
L'abondance des métaux précieux eut d'autres conséquences moins heureuses. Elle causa une hausse des prix dont profitèrent quelques-uns et dont d'autres souffrirent, particulièrement les ouvriers des villes, car l'augmentation des salaires ne suivit pas celle des prix. Il y eut des grèves, malgré leur interdiction, notamment la grande grève des imprimeurs lyonnais en 1539.
La gravure représente une presse à deux coups. Un des ouvriers tire la barre qui entraîne la vis pour faire pression sur la feuille. L'autre tient deux balles pour l'encrage des formes, que l'on retrouve dans la partie supérieure de l'image. Les rouleaux, qui permettent un encrage plus régulier, apparaissent seulement au début du XIXe siècle.


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