La Renaissance

Introduction


Dans l'ensemble, les paysans gagnèrent à la hausse des prix. Ils achetaient peu, vivant de leurs propres produits. Le loyer de la terre qu'ils cultivaient - le cens - et la plupart des taxes seigneuriales qu'ils acquittaient étant des redevances fixes et payables en argent, toute diminution de la valeur réelle de l'argent leur profitait.

Les vendanges

Guerre de religion
Si le sort des brassiers, simple main-d’œuvre agricole, resta misérable, les laboureurs, c'est-à-dire les paysans propriétaires ou quasi-propriétaires de leurs terres, vécurent mieux, atteignirent même parfois l'aisance. Malheureusement les campagnes furent souvent ravagées par la guerre, l'éternel fléau des populations rurales. De riches provinces comme la Picardie subirent l'invasion, surtout le passage des armées, et presque aucune n'échappa aux terribles dévastations des guerres de religion.

Malgré l'attrait qu'exerçait sur la haute noblesse la vie de cour au temps de François 1er et de Henri II, la noblesse française du seizième siècle était encore fortement attachée à la terre. Ce fut l'époque des gentilshommes campagnards qui, bien qu'ils aient été parfois tyranniques, maintenaient de bonnes relations avec leurs paysans, dont ils partageaient - à distance convenable bien entendu - les alarmes et les réjouissances. Ils menaient dans leurs gentilhommières une vie assez rude et monotone, dont la chasse était la principale distraction.


La Chasse, Manuscrit du XVe s.


Seigneurs français

 
Leurs revenus n'augmentaient pas, au contraire. La valeur réelle des redevances qu'ils percevaient diminuait avec la diminution du pouvoir d'achat de l'argent. La vie de cour était ruineuse pour ceux qu'elle attirait. Les bonnes gens riaient déjà de tous ces beaux seigneurs magnifiquement vêtus, qui, disaient-ils, « portaient leurs terres et leurs moulins sur leurs épaules ». Mais ces seigneurs restaient l'exception dans une France où la noblesse était encore essentiellement rurale.

Des changements notables étaient pourtant en train de s'accomplir dans la société aristocratique. Jusqu'alors la noblesse avait été fondée sur la coutume de porter les armes. Bien des anciennes familles s'étaient éteintes au cours de la guerre de Cent Ans, mais d'autres gens de guerre avaient pris la place des anciens. Au quinzième siècle, des chefs de routiers, de brigands, enrichis Dieu sait comment, avaient acquis des seigneuries, fondé de nouveaux lignages.

Soldats de la Renaissance


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