LA RENAISSANCE VII

LES ARTS


Davantage dans la tradition française sont les beaux châteaux d'Azay-le-Rideau, de Chenonceaux et de Chambord. Tous sont construits sur le plan de l'ancien château féodal : un bâtiment quadrangulaire garni de tours aux angles. Mais ils ont perdu l'aspect de forteresse. Les murs sont percés d'ouvertures. A Azay-le-Rideau, les tours sont devenues de gracieuses tourelles, et le che-min de ronde du château féodal, avec ses mâchi-coulis s'est transformé en galerie de circulation sous la toiture.


Même transformation de l'appareil défensif en motifs de décoration à Chenonceaux. Là, même les douves et le pont-levis de l'ancien château ont été utilisés pour l'agrément de l'ensemble. Le château fut bâti au début du seizième siècle par un bourgeois enrichi dans les finances publiques. Il finit par acheter la seigneurie d'une ancienne famille féodale dont il avait longtemps guetté la ruine. Il fit abattre l'ancien château situé au bord du Cher, dont il reste pourtant un vestige, le gros donjon sur la terrasse. Il le remplaça par le gracieux château actuel, bâti sur les fondations d'un vieux moulin. Il n'en profita guère. Devenu « noble et puissant seigneur messire Thomas Bohier », seigneur et baron de ceci et de cela, conseiller chambellan, général de France, etc., il mourut en Italie, dans l'exercice de ses fonctions de receveur royal.

Après sa mort, François 1er le déclara débiteur en-vers le trésor public - ce qui n'était pas impossible - et il lui prit son château, qu'Henri II donna à sa grande amie Diane de Poitiers. Après la mort de Henri II, sa femme Catherine de Médicis « échangea » avec Diane Chenonceaux pour Chaumont, pensant sans doute que c'était bien le tour de sa rivale d'aller s'ennuyer à Chaumont.. Catherine donna à Chenonceaux de magnifiques fêtes. C'est elle qui fit bâtir la galerie au-dessus du Cher, sur un pont qu'avait fait construire Diane afin de se rendre plus commodément dans ses jardins de l'autre côté de la rivière.

Entrée de Charles VIII à Naples


Château d’Amboise

Chambord est l’œuvre de François 1er. C'est une splendide construction, un château de conte de fées, où l'on dis-cerne encore le plan de l'ancien château féodal. Au centre du bâtiment actuel, les quatre grosses tours qui encadrent le grand escalier et dont deux font corps avec la façade, corres-pondent au donjon des vieux châteaux forts. Toutes ces lu-carnes, ces cheminées au sommet de l'édifice sont dans la tradition médiévale française, même si leur décoration est italienne.
Malgré l'abondance des cheminées, on n'ar-rivait pas à avoir chaud à l'intérieur pendant la saison froide de l'année. On tendait bien de grandes tapisseries sur les murs des chambres afin de se garantir du froid. Rien n’y faisait, et Chambord n'était guère habitable. C'est que, si le chauffage laissait beaucoup à désirer, la réfrigération était excellente. Au centre du château, la cage du grand escalier, ouvert de tous côtés, distri-buait l'air froid dans toutes les directions. Mais les contemporains de François 1er avaient l'habitude de vivre sans confort, au milieu d'un luxe extrême.

Louis XII


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