Introduction à la civilisation chinoise :
LES ENJEUX DE LA CHINE AU XXIe SIECLE :
I - ÉCONOMIE
A – LES RÉFORMES ÉCONOMIQUES
Les réformes économiques initiées en 1978 ont été le déterminant de la mue radicale de la Chine et de son insertion dans l'économie globale. Elles sont porteuses d'une croissance économique sans précédent, et la gestion de leur approfondissement constitue le défi majeur du début du XXIe siècle.
1°) La première étape
Les premières réformes économiques sont lancées en 1978, juste après la victoire politique de Deng Xiaoping (voir partie sur l'Histoire de la Chine ). Elles visent à introduire des mécanismes de marché dans le cadre général planifié qui est celui de l'économie socialiste chinoise.
Les campagnes seront leur premier terrain d'essai, avec la décollectivisation des terres et la libéralisation du commerce de certaines productions. Dès 1980, cependant, le souci de développer l'industrie transparaît, avec la création des quatre premières zones économiques spéciales du pays (ZES, voir ci-dessous). Elles sont situées dans le Sud, et la plus importante est celle de Shenzhen, qui jouxte Hong Kong. À partir de 1984, les réformes sont étendues à l'économie urbaine, avec l'ouverture progressive d'activités économiques à l'initiative privée et l'appel aux investissements étrangers. En 1989, cependant, la répression du mouvement populaire que génère l'inflation née de la libéralisation gèle brusquement les réformes.
2°) L'emballement
Cependant, la pause sera de courte durée. Dès 1990, la Chine est dotée de deux Bourses, situées à Shanghai et Shenzhen et destinées à capter l'épargne, domestique et étrangère, pour financer le développement des entreprises. La même année est entamé le développement de la ZES de Pudong, à Shanghai, destinée à devenir la plus importante du pays. Mais c'est en 1992 que les réformes sont officiellement relancées et que l'« économie de marché socialiste » est officiellement adoptée par le Parti communiste chinois.
Les années qui suivent voient un extraordinaire emballement du mouvement. Tandis que des dizaines de ZES d'initiative locale se créent à travers le pays, pas moins de 240 sociétés d'investissement à caractère plus ou moins officiel se disputent les capitaux étrangers intéressés par la Chine. L'ensemble des acteurs sociaux se lance dans les affaires, y compris l'armée, qui sera cependant rappelée à l'ordre à la fin de la décennie. Au niveau central, ces années sont celles de la mise en place - au moins théorique - d'une réforme bancaire destinée à introduire les mécanismes de marché dans le financement de l'activité économique en substituant les prêts aux subventions. Ce sont également celles des débuts de la réforme des industries d'État destinée à éliminer les éléments non rentables.
3°) Le pari de l'approfondissement
Quelles que soient leurs contradictions, les réformes ont généré une expansion de l'économie sans précédent. Entre 1979 et 2001, la croissance annuelle moyenne du PIB s'établit au taux sans égal dans le monde de 9,5 % (puis de 9,9 % entre 2002 et 2006). La volonté de préserver ce potentiel a été un souci majeur des successeurs immédiats de Deng Xiaoping et s'est traduite notamment par l'adhésion du pays à l'Organisation mondiale du commerce en 2002. Celle-ci oblige en effet la Chine à s'aligner sur des pratiques commerciales et financières qui parachèveront la mise en œuvre des réformes. L'avenir de ces dernières paraît dès lors assuré ; mais le pari n'est pas dénué de risques.
B - L'ATELIER DU MONDE
L'extraordinaire performance économique de la Chine depuis 1979 repose essentiellement sur le développement de l'industrie et des exportations. Dans les années 1990, le pays s'est imposé comme un acteur majeur de la mondialisation de l'économie, s'attirant un nombre sans cesse croissant d'investissements de délocalisation industrielle.
1°) Une puissance industrielle et exportatrice
Le caractère le plus important de l'économie chinoise est la place qu'y occupe l'industrie. Celle-ci compte en 2005 pour 52 % du PIB chinois, alors que la proportion oscille entre 23 et 35 % pour les neuf autres premières économies de la planète. Si la Chine affiche en 2006 le 4e PIB mondial, c'est par contre la 2e puissance industrielle. Une autre caractéristique essentielle est l'importance acquise par le commerce extérieur. Tandis qu'en 1979 la Chine exporte seulement l'équivalent de 5 % de son PIB, ce taux est passé à 34 % en 2005. De 10 milliards à 762 milliards de dollars, ses exportations ont grimpé sur cette période de moins de 1 % à plus de 7 % du total des marchandises exportées dans le monde, et la Chine a acquis le rang de 3e exportateur mondial.
2°) Au cœur de la mondialisation
Le lien entre les développements de l'industrie et du commerce extérieur est clairement lisible : alors que les maigres exportations de 1978 étaient constituées à 53 % de produits primaires (alimentaires et énergétiques), ceux-ci n'en représentent plus que 8 % en 2005, contre 92 % pour les produits manufacturés. Et le rôle des investissements étrangers dans ce double développement est essentiel : en 2005, pas moins de 58 % des exportations chinoises sont réalisées par des entreprises à capitaux étrangers.
Un effet majeur des réformes économiques a en effet consisté dans l'ouverture de la Chine aux investissements directs étrangers (IDE). Si le pays attire 30 milliards de dollars d'IDE entre 1979 et 1991, le phénomène explose littéralement au cours de la décennie suivante. De 1992 à 2002, la Chine attire en effet 415 milliards de dollars d'IDE, devenant de loin la première destination pour ceux-ci parmi les pays en voie de développement. Et l'adhésion du pays à l'Organisation mondiale du commerce en 2002 ouvre de nouvelles perspectives les flux annuels d'IDE passent la barre des 50 milliards en 2002, et celle des 60 milliards en 2004.
3°) Un atelier de plus en plus diversifié
Ces investissements de délocalisation, attirés par les bas salaires, ont fait de la Chine le principal atelier du monde dans plusieurs secteurs. La Chine est ainsi en 2005 le pays d'origine de près de 35 % des jouets, des équipements de sport et des chaussures et de plus de 25 % des vêtements exportés dans le monde.
Mais ces industries légères à faible valeur ajoutée ne sont pas les seuls secteurs sur lesquels se positionne le pays. La Chine affiche ainsi ses ambitions dans la construction navale (dont elle a déjà conquis 7 % du marché en 2005) et à plus long terme dans l'aéronautique. Et les secteurs de pointe ne sont pas en reste. La Chine est devenue en 2004 le 1 er exportateur mondial d'équipements électriques et électroniques, et 20 de ses exportations totales sont des produits de haute technologie. L'assemblage compte certes pour une part importante de ces chiffres, mais l'acquisition de technologies suivra.
C – UN MARCHÉ GÉANT ?
Si la Chine s'est insérée dans l'économie globale comme une base de réexportation, c'est dans un deuxième temps l'énorme marché potentiel que constitue la première population mondiale qui aiguise les appétits et soutient ses perspectives de développement.
1°) Quel poids économique ?
Entre 1979 et 2005, l 'exceptionnelle croissance de la Chine a mené le pays du 11e au 4e rang mondial (juste devant le Royaume-Uni et la France ) en termes de PIB (2 230 milliards de dollars en 2005).
Mais c'est surtout l'habitude prise dans les années 1990 de réestimer la puissance économique des pays non plus en termes bruts, mais en parité de pouvoir d'achat, internationalement comparable, qui donne un tout autre poids à l'économie chinoise. Recalculé en PPA, le PIB de la Chine en fait en effet la 2e économie mondiale, derrière celle des États-Unis (avec, en 2005, 8 600 milliards de dollars pour la Chine , contre 12 400 milliards pour les États-Unis et 3 900 milliards pour le Japon, 3e mondial).
2°) Les besoins d'une industrie à plein régime
Le développement économique de la Chine fait déjà lui-même du pays un marché important par les besoins qu'il génère. Les biens d'équipement (pour l'industrie et les infrastructures) sont, avec les biens intermédiaires, le principal poste des importations chinoises, dont ils représentent plus de 40 %.
Outre les machines qui équipent les usines créées ou rénovées par les investissements étrangers, tous les secteurs qui soutiennent ce développement génèrent des demandes en croissance rapide. Dans un domaine comme les camions lourds, la Chine est devenue en 2002 un marché d'une taille comparable à celui de l'Union européenne. Dans celui des avions civils, les projections des deux grands constructeurs voient dans la Chine le 2e marché mondial, après les États-Unis, sur la période 2000-2020. `
3°) Consommation : un marché réel mais partiel
Mais c'est essentiellement le marché de consommation que pourrait représenter 20 % de la population mondiale qui motive la fascination exercée par la Chine. Le constat doit ici être relativisé : avec un PIB par habitant encore inférieur à 2 000 dollars en 2005, la Chine reste un pays pauvre. La superposition des inégalités villes-campagnes et régionales fait que seule une petite partie de la population chinoise a accès aux biens de consommation. Une étude situait la taille de cette classe moyenne et privilégiée à 110 millions de personnes en 2002 - un chiffre imposant en soi, mais qui représente moins de 10 % de la population chinoise. Ce marché limité affiche en revanche des taux de croissance spectaculaires. De 5 millions en 1995, le nombre d'abonnés à un service de téléphonie mobile est ainsi passé à 450 millions en 2006. Encore limitées, les ventes de voitures particulières ont cependant décollé entre 2001 et 2006, passant de 500 000 à 4,5 millions de véhicules.
4°) Incitation et interrogation
Ces opportunités réelles et le bas niveau des salaires constituent une incitation de plus pour les investissements directs étrangers, pour conquérir cette fois non plus les marchés d'exportation, mais le marché chinois lui-même. La question essentielle qui reste posée est cependant de savoir si la société chinoise pourra résister aux tensions occasionnées par les inégalités qui la caractérisent.
D – INFRASTRUCTURES ET GRANDS PROJETS
Pour suivre le rythme effréné de sa croissance économique, la Chine s'est transformée en un gigantesque chantier. Deux catégories d'infrastructures se développent : celles des provinces côtières sont le produit de la croissance, tandis que celles de l'intérieur sont destinées à la soutenir.
1°) Les portes de la Chine marchande
La Chine côtière, qui tire l'activité éconoinique du pays, a vu un développement spectaculaire d'infrastructures majeures à l'aube du XXIe siècle. Ces infrastructures ont d'abord été les zones économiques spéciales, où se concentre l'investissement industriel : villes nouvelles champignons, à l'exemple de Shenzhen, ou extensions urbaines, comme la ZES de Pudong, à Shanghai, destinée à terme à accueillir 4 millions de travailleurs autour de 200 tours de bureaux.
Ces infrastructures sont également les plates-formes de transport qui ont permis l'intégration du pays à l'économie mondialisée. La Chine , absente de cette liste en 1992, compte en 2005 six des vingt premiers ports à conteneurs (les « boîtes » qui acheminent l'essentiel du transport de marchandises manufacturées) du monde, Hong Kong étant le 2e, Shanghai le 3e et Shenzhen le 4e. De même, la Chine côtière compte à cette date quatre des trente premiers aéroports du monde pour le trafic de marchandises (Hong Kong, numéro deux mondial, Beijing, Shanghai et Guangzhou).
2°) Désenclaver l'intérieur du pays
Si le développement de ces plates-formes de la Chine côtière, assuré par des fonds étrangers et nationaux, est un effet de la croissance économique, le processus est inverse pour les infrastructures qui concernent l'intérieur du pays. Le développement de celles-ci, lancé à grande échelle (avec des dépenses annuelles représentant environ 1 % du PIB national) à partir de 1998, est destiné à aider la partie enclavée de la Chine à accéder à la croissance. Il porte notamment sur le développement du réseau routier de l'intérieur (en 2005, une province comme le Sichuan ne compte que 1 800 km d'autoroutes pour une superficie de 470 000 km2) et des aéroports (pour doter chaque capitale provinciale d'une plate-forme).
Ce gigantesque chantier présente par ailleurs un intérêt économique immédiat majeur pour les autorités chinoises. Engagé au lendemain de la crise financière qui affecte le reste de l'Asie à partir de 1997, il permet en effet de compenser les effets négatifs des fluctuations de la conjoncture extérieure, à laquelle le développement de son commerce extérieur a rendu la Chine vulnérable. À la fois amortisseur économique et investissement pour un indispensable rééquilibrage de la croissance nationale, le chantier des infrastructures de l'intérieur est essentiel pour la Chine du XXIe siècle.
3°) Grand projet
Le passage en revue des grands travaux au moment de l'entrée de la Chine dans le XXIe siècle ne serait pas complet sans la mention du barrage des Trois Gorges, le plus grand chantier du monde, engagé en 1994 (et achevé en partie en 2006). Cet ouvrage de 180 m de haut et 2,3 km de long, qui coupe le cours du Changjiang, doit à la fois augmenter de 10 % la production d'électricité du pays et permettre aux navires maritimes de remonter jusqu'à la métropole intérieure de Chongqing (à plus de 1 000 km des côtes). Son coût, sans précédent pour la Chine , devrait atteindre 30 milliards d'euros.
E – DÉSÉQUILIBRES GÉOGRAPHIQUES
Les réformes économiques et l'insertion de la Chine dans l'économie mondialisée ont présidé à un développement géographiquement très déséquilibré du pays. Il en résulte aujourd'hui la coexistence de deux Chine très inégales qui menace l'équilibre du pays.
1°) Gagnants et perdants des réformes
Le rôle majeur joué par l'insertion à l'économie mondiale et par les investissements étrangers dans le développement de la Chine des réformes a déterminé une fracture entre la Chine côtière et la Chine de l'intérieur. La première, qui court du Liaoning au nord au Guangdong au sud, abrite en 2005 37 % de la population chinoise ; mais elle génère 61 % du PIB national. Ouverte sur le monde, elle produit 92 % des exportations chinoises. Le PIB par habitant moyen des 480 millions de personnes qui y vivent et y travaillent est supérieur de 70 % à la moyenne nationale.
Les 800 millions de Chinois qui vivent dans les provinces et régions sans accès à la mer (dont les exportations annuelles par habitant sont en 2005 de 75 dollars, contre plus de 1 100 dollars pour la Chine côtière) affichent à l'inverse un PIB par habitant inférieur de 40 % à cette même moyenne nationale.
Le niveau de richesse de la Chine côtière est ainsi trois fois supérieur à celui de la Chine intérieure. Et cet écart s'accroît rapidement : le rapport n'était encore que de deux pour un en 1995.
2°) Effets d'entraînement
Cette aggravation est imputable aux effets d'entraînement de la situation. Les investissements étrangers en Chine visant le marché domestique, et non l'exportation, se dirigent en effet eux aussi massivement... vers les provinces côtières, accumulatrices grâce aux exportations de la plus grande richesse.
La Chine côtière a ainsi accumulé entre 1989 et 2005 pas moins de 85 % des investissements étrangers à destination du pays. Alors que cette partie de la Chine a cumulé sur la période un stock d'IDE (Investissements directs étrangers) de 1050 dollars par habitant, le chiffre tombe à 110 dollars pour l'immense Chine de l'intérieur.
3°) Situation de rupture
La mise en regard de deux des principales provinces côtière et de l'intérieur, à populations comparables - 78 millions d'habitants pour le Guangdong, et 86 millions pour le Sichuan -, est encore plus éclairante sur cette coexistence de deux Chine très inégales. Alors que la première, berceau des réformes économiques, compte en 2005 pour 31 % des exportations nationales et reçoit 20 % des IDE à destination du pays, la seconde, victime de son enclavement, ne réalise que 0,6 % des exportations chinoises et ne s'attire que 1,5 % des investissements étrangers. Conséquence de cette situation, le Guangdong affiche un PIB par habitant de 2 600 euros, contre 790 euros pour le Sichuan. Cette inégalité, aggravée par la prépondérance du secteur agricole, incapable de créer des emplois, dans la Chine intérieure, suscite d'énormes problèmes sociaux. Les provinces enclavées sont en effet la principale origine des masses de populations migrantes qui viennent dans les grandes villes côtières chercher du travail : alors que la population de la Chine croissait de 5 % entre 1995 et 2001, celle du Guangdong a fait un bond de 15 % (+ 10 millions), et celle de Beijing de 20 % (+ 2 millions). Ces migrations incontrôlables sont génératrices de tensions et fragilisent de plus en plus un système social à la dérive.
F – COMPLÉXITÉS ÉCONOMIQUES
Si leur rééquilibrage géographique est une priorité, la poursuite même des réformes pose de nombreux problèmes. Entre contradictions dans leur application et gestion de leur approfondissement, la marge de manœuvre est étroite.
1°) Actions contradictoires
L'« économie de marché socialiste » mise en place en Chine est confrontée à de nombreuses contradictions, notamment entre les différents niveaux auxquels s'exerce le pouvoir politique. L'objectif des autorités centrales, de faire monter la part du secteur non-étatique dans l'activité économique, a été couronné de succès. Alors que plus de 80 % de la production industrielle étaient assurés par des entreprises d'État en 1978, les sociétés privées ou à capitaux étrangers ont acquis un rôle moteur en 2005, réalisant 57 % de cette production. Mais d'importantes contradictions subsistent quant au traitement des entreprises publiques qui continuent à assurer 39 % de la production industrielle (le solde de 4 % revenant au secteur « collectif »), et qui jouent un rôle social essentiel, notamment dans les régions les moins dynamiques. Le mot d'ordre officiel du pouvoir central, visant à réformer ces entreprises pour maintenir celles devenant compétitives, et à éliminer celles incapables de s'adapter, se heurte en effet aux préoccupations d'autorités locales incapables de gérer les retombées sociales d'une telle politique.
2°) Le chantier financier
Cette réalité locale fait obstacle à une réforme essentielle pour l'ancrage de l'économie de marché, qui est celle du secteur bancaire. Dans un pays où quatre grandes banques publiques contrôlent 80 % des prêts et des dépôts, ces établissements ont longtemps été perçus comme des guichets de distribution de l'aide publique, en fonction des besoins des entreprises locales et non de leurs résultats. La réforme du système bancaire engagée depuis les années 1980 vise à abolir cette pratique pour mettre en place un système d'allocation rationnelle du crédit. L'État y a consacré d'importants moyens, injectant plusieurs dizaines de milliards de dollars dans les quatre grandes banques et créant des structures de défaisance (opération ayant pour but d'améliorer le bilan d'une entreprise en se défaisant, sur une entité distincte, d'actifs considérés comme compromis en tout ou partie) auxquelles ont été transférés leurs créances douteuses (prêts qui ne seront probablement jamais remboursés), avant d'ouvrir leur capital aux établissements étrangers et à la bourse (cf ci-dessous). Officiellement, le taux de créances douteuses est ainsi passé de plus de 20 % à moins de 5 % de leur encours entre 2000 et 2005. Mais dans les faits, les branches de ces établissements, très liées aux autorités locales, continuent à prêter en fonction de considérations politiques, rendant hypothétique l'assainissement réel du secteur bancaire chinois.
3°) Le pari de l'OMC
La volonté de forcer ces blocages est, avec l'accroissement des IDE, une des principales motivations de l'adhésion en 2002 de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce, qui contraindra le pays à s'aligner sur des règles internationales.
Mais ce pari, s'il est le meilleur moyen d'ancrer les réformes, n'est pas exempt de risques. Il repose sur la conviction que la poursuite du développement de l'industrie suffira à compenser les ravages probables dans les autres secteurs de l'économie. L'agriculture aussi bien que le secteur des services, sous-productif par héritage d'un surdimensionnement visant à créer des emplois, risquent en effet d'être laminés par la concurrence étrangère. Les graves problèmes sociaux auxquels est confrontée la Chine pourraient de ce fait être accrus, dans un premier temps, par l'approfondissement des réformes.
____________ |