La
Renaissance Introduction |
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Or, au seizième, les
grands bourgeois eux-mêmes accèdent de plus en plus à
la noblesse. Devenus riches, ils achètent des terres nobles, des
fiefs mis en vente par leurs anciens propriétaires à la
suite de quelque revers de fortune, puis ils obtiennent du roi des lettres
de noblesse. Ou bien ils achètent quelque haut emploi dans l'administration
de la justice, une charge de conseiller au parlement par exemple. |
![]() Miniature du XVe siècle. Saint Pierre supervise en tant que juge suprême l'exercice des deux formes - canonique et civile - de la justice. Genève, bibliothèque publique et universitaire |
![]() Magistrats |
La vénalité des offices judiciaires,
c'est-à-dire le droit de les acheter et de les vendre, fut officiellement
reconnue sous François 1er. De la vénalité, qui fait le juge propriétaire
de sa charge, à l'hérédité, qui lui permet
de la transmettre à ses enfants, il n'y a qu'un pas. C'est ainsi
que se constitua une classe de grands magistrats à laquelle on
a donné le nom de « noblesse de robe ». |
L'importance de cette classe ne fit que
croître. Le parlement de Paris essaya même, avec plus ou moins
de succès selon les périodes, d'exercer une espèce
de contrôle sur les actes du souverain. Tous les pouvoirs étant
alors concentrés dans les mains du roi, les ordonnances royales
étaient les lois de l'époque.
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![]() Nicolas Lancret, Le Parlement de Paris |
![]() Michel de Marillac, conseiller au Parlement de Paris en 1586 |
Puisque la coutume voulait qu'une ordonnance n'entrât
en vigueur qu'après son enregistrement par le parlement, ce dernier
prétendit examiner les ordonnances qui lui étaient soumises,
et le cas échéant, faire part au souverain de ses objections.
Telle est l'origine du « droit d'enregistrement et de remontrances
». Maintes fois ce droit causa de grandes difficultés entre
le roi et son parlement, qui refusait parfois d'enregistrer une ordonnance.
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