LA
RENAISSANCE Les guerres d'Italie - L'italianisme |
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L'occasion paraissait trop belle
pour la laisser échapper. En 1495, Charles VIII envahit l'Italie
à la tête d'une armée, entra à Florence puis
à Rome, atteignit Naples où il fit une entrée solennelle.
Les Italiens regardaient passer ces cavaliers couverts de fer de la tête
aux pieds, ces gendarmes, ces piquiers, ces mousquetaires, ces gardes
écossais, ces aventuriers et mercenaires de tout poil qu'ils confon-daient
sous le nom générique de Barbares. |
![]() Charles VIII entre dans Florence |
![]() Chevalier |
Ils en virent passer bien d'autres au cours
des cinquante années qui suivirent, Français, Espagnols,
Allemands, Suisses. Ils apprirent à leur faire bon visage, tout
en souhaitant qu'ils fussent tous à six pieds sous terre. |
Au moment même où Charles
VIII croyait triompher, les choses se gâtèrent. Une ligue
contre lui se forma entre Venise, Milan, l'empereur d'Allemagne, le roi
d'Aragon. Charles VIII battit précipitamment en retraite, parvenant
avec difficulté, et grâce à la furia francese, à
se frayer passage jusqu'à son pays. |
![]() Entrée de Charles VIII à Naples |
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Ceci fait, il rentra chez lui à Amboise,
se cogna un jour la tête contre une porte du château, et il
en mourut.
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En 1498, alors que Charles VIII est dans sa résidence
favorite, le château d'Amboise, jouant à la paume, il heurte
le linteau d'une porte assez basse. Il tombe à la renverse et meurt
presque aussitôt. Ses trois enfants, étant morts en bas âge,
la branche des Valois s'éteint, laissant le trône vaquant.
C'est Louis d'Orléans, le rebelle à l'accession de Charles
VIII, qui est le plus proche héritier et devient alors Louis XII.
Cette branche des Valois-Orléans ne donne d'ailleurs qu'un roi. |
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Le royaume de Naples était perdu.
Cette perte ne découragea pas son successeur Louis XII, qui crut
habile de s'entendre avec Ferdinand le Catholique pour partager sa conquête.
Voilà de nouveau les Français à Naples. Mais l'histoire
ap-prend, ou devrait apprendre, que partager un pays entre deux occupants
est habi-tuellement fort dangereux : l'un veut d'ordinaire la part de
l'autre. |
![]() Louis XII |