LA
RENAISSANCE VI L’HUMANISME – LES BELLES LETTRES |
|
La curiosité qui caractérise
l'époque de la Renaissance éveilla un grand intérêt
pour les choses de la nature. La botanique, la zoologie, la géologie
même furent l'objet de nombreux traités. Cependant on ne
peut guère parler alors de sciences de la nature. Les phénomènes
observés étaient trop souvent l'objet d’explications
fantaisistes. A côté d'observations sagaces et de vues ingénieuses,
bien des remarques nous font maintenant sourire. La tendance médiévale
à confondre naturel et surnaturel hantait encore les esprits. On
croyait toujours aux vertus secrètes des choses, à celles
des nombres. Même un homme aussi averti que Montaigne était
parfois d'une crédulité qui nous étonne. |
![]() Le Combat de la licorne et du dragon, gravure illustrant le Reisebuch de Hans Schiltberger, Augsburg, 1476. |
![]() Bernard Palissy |
Le grand céramiste Bernard Palissy, dont les plats émaillés sont maintenant si précieux, a laissé des Discours admirables de la nature des eaux et fontaines, où il traite des métaux, des éléments, des « choses naturelles », et où il s'occupe aussi de l'agriculture. Il a des idées neuves et justes sur l'emploi des engrais agricoles, sur la nature des fossiles. Il est aussi capable de donner les explications les plus bizarres. Le pauvre Palissy, protestant, mourut à la Bastille « de misère, nécessité et mauvais traitement ». |
![]() Palissy, Discours admirables… |
|
Son coreligionnaire (personne
qui professe la même religion qu'une autre) Ambroise Paré
fut plus heureux : la grande réputation qu'il avait acquise comme
chirurgien, surtout dans le traitement des plaies causées par les
armes à feu, le sauva du massacre de la Saint-Barthélemy.
C'est lui qui avait soigné Henri de Guise lorsque ce dernier fut
blessé au visage. Ambroise Paré eut le premier l'idée
de ligaturer les artères après une amputation, au lieu de
cautériser la plaie au fer rouge. Cette innovation lui a assuré une place d'honneur dans 1'histoire de la chirurgie. |
![]() Ambroise Paré à 72 ans |
![]() Cautérisation traditionnelle aux fers chauds |
|
|
Les chirurgiens étaient d'ordinaire assez peu
considérés. Ils appartenaient à la même corporation
que les barbiers. Même si on distinguait les barbiers-chirurgiens
des barbiers-barbants, les médecins les considéraient tous
comme des artisans qui travaillaient avec leurs mains, alors qu'eux étaient
des hommes, tout nourris d'Aristote et de Galien, et diplômés
de la Faculté. Leur savoir médical était pourtant
en général assez mince. Il s'étendait surtout à
prescrire des remèdes d'autant plus efficaces qu'ils étaient
plus répugnants. Peut-être était-ce là, pour
les médecins, un moyen d'établir plus sûrement leur
empire sur les malades. |
Les calculs de l'illustre astronome polonais
Copernic amenèrent la réforme du calendrier grégorien,
qui fut introduite en France en 1582 sous Henri III. Vers la même
époque, la mesure du temps changea avec l'introduction des horloges.
La journée fut divisée en vingt-quatre heures, et au lieu
de «matines » et de « tierce », on parla
de telle ou telle « heure d'horloge ». Une des plus anciennes
horloges de Paris existe encore : c'est celle que Henri III fit installer
sur l'une des tours d'angle du Palais de Justice. |
![]() Réunion de la commission papale pour la réforme du calendrier |